22 octobre 2006

Mon VTT Canyon Torque Limited : Généralités


Canyon Torque Limited juillet 2006

Réception :

Par La Poste.
Parvenu dans son emballage en carton, bien conditionné. Pas de problème au déballage ni au montage des roues et du guidon. Les notices des divers composants sont présentes, ainsi qu’un bon de livraison de Canyon.

Cadre :

taille 16,5 pouces
Je mesure 1.65 et pèse 64 Kg.
Type de pratique: voir mon article sur le site de mon Club :
mon Club type de pratique du VTT

Aspect général :

Impression de solidité ; de travail sérieux :
Soudures : propres sur tubes de section carrée. Ces tubes sont de grosse section, mais le poids global est étonnamment modéré lorsqu’on soupèse l’ensemble.
Peinture: impeccable. Noir granité avec des motifs nacrés. Du sobre !
Finition : rien ne semble avoir été laissé au hasard. J’apprécie la présence d’un protège base en néoprène. Les roulements comportent un cache de protection métallique.
L’emplacement des câbles et durites a fait l’objet d’une étude soigneuse.
Des patches autocollants et des sur-gaines protègent le cadre aux points de friction des gaines et durites.
C’est du travail soigné, qui inspire confiance.
Seuls les grips dénotent : on aurait pu espérer un système lock on. Et on n’a pas mieux que la concurrence.

Architecture :

Débattement annoncé : 165 mm. À l’arrière.
Suspension arrière à quadrilatère venant actionner l’amortisseur. Celui-ci est situé au milieu du triangle formé par le cadre. On peut accéder à ses boutons moletés depuis le poste de pilotage sans trop se contorsionner. L’amortisseur vient se fixer sur la partie supérieure du tube diagonal par l’intermédiaire d’un dispositif apparemment destiné à modifier ce point d’implantation le long du tube diagonal. Je n’ai pas trouvé de précision sur ce sujet dans la documentation. Mais si le rôle de ce dispositif est bien celui pressenti plus haut, il s’avèrerait particulièrement utile car il pourrait modifier la hauteur de l’axe de roue arrière, et donc du boîtier de pédalier.
Le jeu de direction est intégré au tube de direction.
Le tube de selle se prolonge jusqu’au boîtier de pédalier et laisse librement coulisser la tige de selle.

Equipement et Acessoires







Rien que du très bon et très haut de gamme:

Fourche Fox 36 TALAS RC 2
Amortisseur Fox DHX 5 air
Il s’agit là incontestablement des deux superstars de la suspension enduro.

Dérailleur Arrière et commandes X0 de Sram,
Pédalier XTR Shimano
Freins Juicy 7
Cassette et dérailleur avant XT
Roues DT Swiss 5.1 D. avec les excellents moyeux 340.


Dès l'achat, je reste avec quelques regrets :

La potence qui m’est proposée sera en 75 mm. Ce qui n’est pas une potence d’enduro.
Impossible d’obtenir des tubeless.
Les délais : fort longs. Deux mois sont annoncés ; il en faudra presque trois.

Les premiers contacts avec le vélo se font sans trop de problèmes, sauf ceux auxquels je m’attendais :
Cette potence de marathon n’a rien à faire sur ce gros enduro ;
Les pneus ( voir commentaire )
Les commandes Sram X0 (voir plus loin)


Commentaires sur les accessoires :

L’équipement d’un vélo est toujours affaire de compromis. Le fabriquant conçoit l’habillage en fonction de l’usage qu’est sensé en faire l’acheteur, du prix proposé par les firmes de commercialisation d’accessoires, de la disponibilité du produit … Cet équipement s’adresse donc à l’utilisateur moyen, ce qui revient à dire que finalement il ne convient vraiment complètement à personne.
L’idéal serait de proposer un choix dans une banque d’accessoires.


Donc chaque point de vue reste personnel et pas forcément transposable aux autres utilisateurs.

Les Roues :

Les roues DT Swiss 5.1 D. paraissent d‘excellente facture et, en raison de leur niveau sonore, on est toujours sûrs que les cliquets fonctionnent. Les moyeux 340 inspirent confiance. Les jantes dont la dimension est bien adaptée à l'enduro tournent rond, sans voile ni ressaut, même après trois mois d'utilisation. Les rayons DT ont toujours eu une bonne réputation.
Il est prématuré de donner un avis sur ce matétiel après seulement trois mois d'utilisation.

Le Pneu, la Chambre et leurs Aléas :

Pourquoi je regrette l'impossibilité d'obtenir des tubeless :
Montés sur mes anciennes Crossmax, mes tubeless se prêtaient bien à l’adjonction de produit anti-crevaison. Avec 100 grammes d’un produit à usage agricole peu onéreux dans chaque pneu, je ne craignais aucune pointe. Lorsqu’après 6 à 9 mois d’utilisation, j’estimais le pneu suffisamment farci d’épines d’acacia ou autre buisson noir, je le changeais et repartais pour plusieurs mois sans toucher à mes roues.

Canyon m’a ramené de l’ère du tubeless à l’âge de la rustine.
Et avec une moyenne de deux crevaisons par sortie, je ne trouvais bientôt plus personne qui veuille rouler avec moi. Bien qu’ayant farci mes chambres à air de mon produit fétiche, la malédiction me poursuivait.
Les choses se sont un peu arrangées avec les chambres stop puncture de chez Hutchinson. Ca ne vaut pas les tubeless + produit anti-crevaison, mais délormais, les copains m'acceptent à nouveau parmi eux.


En tant que farouche partisan des Schwalbe Jymmy tubeless, je me réjouissais de rester avec cette marque. Mais les Fat Albert en 2.35 se sont révélés être pour moi de vrais casse-gueule. La pression préconisée étant de 2 bars minimum, j’ai pu améliorer l’adhérence en gonflant à 1,7 bar. Puis un jour, après une crevaison, j’ai sur-gonflé, espérant rentrer sans la cérémonie de la rustine. Et là, même pas dans un virage, mais dans une courbe sur l’herbe mouillée et à grande vitesse, la roue avant a dérapé et la manoeuvre de rattrapage que j'ai tentée instinctivement m'a mis sur le flanc jusqu'à ma rencontre avec un énorme chêne dont j'ai perturbé la quiétude séculaire. Il ne me l’a pas pardonné. Il a gardé mon casque en représailles. Je l’aurais bien échangé contre mes Fat machin, mais, les jambes dans le pâté et la tête dans les étoiles, je ne me suis pas éternisé à polémiquer avec lui.

Toutefois, un de mes copains est tout à fait satisfait d'un de mes Fat Albert qu'il a récupéré pour le monter sur la roue arrière de son enduro 150. Il le gonfle à 2,5 bars. Vas comprendre ?

La Selle et la Tige de Selle :

Mauvaise surprise ! à laquelle je ne m’attendais pas : la selle Selle Italia T1: une torture. Un free ride doit se mener debout sur les pédales ; avec cette selle, on ne risque pas de l'oublier !
Pourtant l’avant est assez bien étudié : les côtés en sont larges et bien rembourrés ; on peut s'appuyer dessus dans les virages.
Le bec est assez bien conçu, suffisamment rembourré pour que l'on puisse s'y appuyer dans les côtes à fort dénivelé. C'est seulement dans la partie inférieure du bec, là où la selle se fixe sur l'armature, que le rembourrage est insuffisant, et une chute en arrière, droit sur la selle, comme celà peut se produire lorsqu'on rate le franchissement d'un talus abrupt vous dissuade d'entreprendre de nouvelles tentatives. Encore faudrait-il s'assurer qu'il existe des selles suffisamment bien conçues pour éviter ce genre de blessure ? S'il y en a, elles doivent être rares!
Mais c’est l’arrière qui gâche tout. Cette selle à probablement été étudiée pour un crosseur. Celui-ci roule couché, donc son bassin est horizontal et ses ischions n’appuient pas autant que les nôtres qui sommes assis ... Toute portion de circuit assis devient vite un calvaire.
Faudra se résoudre à en garnir la poubelle dès que j'aurai remonté mes finances pour m'en payer une correcte!

La tige de selle Syntace s’avère pratique mais a été rayée dès les premiers allers-retours que j’ai effectués pour en apprécier le coulissement. Il faut dire que, le collier correctement desserré, la tige forçait anormalement. Petit débris dans le tube de selle ?

La potence :

J'aurais bien aimé refermer ma poubelle sur la potence, trop longue pour un enduro. Mais voilà, les potences actuelles d’enduro, en 50 cm. n’acceptent plus que des guidons de gros diamètre. Dommage ! j’adorais la courbure du cintre Syntace.

Les Commandes :

Et avant de refermer cette très chère poubelle, j’ai encore hésité à y balancer les commandes X0 ! Je ne vais pas reprendre ici tout le mal que je pense de ces trigger X0. J’y ai consacré tout un article sur le site de mon Club Cdes X0
Vu le prix de ces machins, j’espère pouvoir les échanger contre un modèle comportant un témoin visible depuis le poste de pilotage du rapport enclenché ( X 9 puisque Sram a fait en sorte que son dérailleur ne soit pas compatible avec les commandes des autres marques).

Les Freins :

Pour en terminer avec la litanie de mes déceptions, précisons que si j’apprécie tout particulièrement les Avid Juicy 7, je déplore que les 4 vis du frein arrière (disque de 180) m'aient été livrés pré-rouillés, alors qu’après trois mois d’utilisation, celles du frein avant (disques de 200) sont toujours intactes.
Il est inadmissible, vu le prix exorbitant de tous ces accessoires ( car il n'y a pas qu'Avid dans ce cas), que la visserie soit presque systématiquement de qualité douteuse.
Outre leurs qualités de douceur et de précision, ces freins proposent diverses options de réglage très appréciables.

La transmission :

Le dérailleur X0 est un bon produit, qui se fait oublier (idem pour le XT avant).
Mais j’ai bien failli imputer à ce X0 une responsabilité qu’il n’avait pas :
En effet, l’indexation se déréglait sans cesse et je suis intervenu maintes fois pour la rétablir. Ma longue expérience de ces problèmes m’a donc fait suspecter d'abord le dérailleur, ensuite la câblerie. Il est fréquents, en effet, que les embouts de gaines en plastique, contrairement à ceux en métal, soient progressivement perforées pas les fils d’acier constitutifs des gaines. Cela oblige à reprendre les réglages en permanence. Après plusieurs sorties à tâtonner , j’ai pu constater que mes suspicions étaient infondées car la faute était ailleurs. Elle provenait, en fait, de la fixation de roue arrière qui ne tenait pas très longtemps serrée, d'où le jeu dans la roue qui rendait aléatoire tout réglage de dérailleur. J’ai changé le boulon du système de serrage, et depuis, tout baigne.

Le pédalier, la chaîne, la cassette, le jeu de direction … font leur petit bonhomme de boulot en se faisant oublier ; concernant la chaîne, je préfère celles de Sram qui comportent une attache rapide permettant un démontage aisé pour le nettoyage.

La Fourche et l'Amortisseur :

La fourche et l’amorto Fox sont des produits d’une remarquable efficacité. J’ai utilisé pendant trois ans la Talas 32 en 125 mm de débattement. Donc, je connaissais déjà un peu la famille. Avec la 36, on gagne encore en rigidité et précision. Toutefois, après trois mois d’utilisation, je dois avouer que je ne suis toujours pas parvenu à trouver les réglages idéaux. J’éprouve le besoin de les modifier fréquemment, sans toutefois que ces modifications soient jamais très importantes.
Comme sur la précédente TALAS 32 (95 - 125), il faut rajouter toutes les deux sorties du fluide de lubrification des plongeurs ; ça revient assez cher, et, si bien que l’on fasse, ça bousille la peinture en regard du joint.

Mon point de vue sur l’amorto est le même, sinon que j’en tripatouille les réglages moins fréquemment. Excellent matos, mais délicat à régler.

J’utilise largement les modifications de débattement sur la Talas 36, notamment pour être plus à l’aise dans les côtes, et de temps en temps, je modifie le réglage Propedal.

Tous ces réglages me paraissent d’autant plus complexes que les notices de ces systèmes sont trop succinctes. Si on nous exposait clairement le mécanisme de chaque fonction, il nous serait plus facile de parvenir au réglage idéal. On peut se poser la question : est-ce par économie de papier ou parce que les fabricants nous considèrent trop immatures ou trop incultes qu’ils minimalisent leurs brochures ?

Mon Nouvel Equipement

L’horrible selle Selle Italia T1 et les commandes X0 sont encore à ce jour en sursit sur mon vélo.

Mon équipement comporte donc, en remplacement des accessoires changés :
Pneus : Maxxis High Roller 60a mxp tringle rigide 26x2.35
Chambres : Hutchinson stop puncture.
Cintre : FSA freeride FR-270 OS 31.8 Hausse 40 mm. Largeur 680 mm.
Potence : Thomson (X4) 50mm 31.8
Poignées : Lizzard Skin NorthShore Dual Compound Lock-On.
Le vélo étant livré sans pédale, j’ai monté les excellentes Shimano PD-M 647

Je me sens davantage en sécurité avec les High Roller : ils ne m’ont jamais trahi jusqu’alors ; j’avais beaucoup aimé les Specilized Enduro, mais il est bien compliqué de se procurer du Specialized. J’ignore ce que les Maxxis ont de plus que les Schwalbe, l’un et l’autre étant en 60 dpi et tringle rigide ? Je les gonfle à 1,9 bar.

Les chambres me donnent satisfaction, et paraissent bien cicatriser leur plaies. Le problème avec ces chambres, c'est qu'elles finissent toujours par crever. Et là, lorsqu'on les teste, c'est la cata, avec une kyrielle de trous par où pisse le produit. Faut-il coller huit à douze rustines ? Il faut en changer et ça va rapidement revenir très cher à 8 à 9 € l'unité.

Les poignées lock-On sont excellentes. J’ai choisi le modèle du plus gros diamètre (North shore), et si on l'a bien en main, il gène sans doute (modérément) pour actionner les commandes. Leur plus gros défaut, outre le prix, c’est la fragilité de la bague métallique aux rayures. En outre, elles s’usent assez vite.

Je me suis habitué aux courbures du guidon FSA, mais celles du Syntace me convenaient apparemment mieux.

La potence X4 de Thomson en 50 est parfaitement à sa place sur un gros enduro. Sans problème, avec une visserie de qualité, ce qui est assez rare pour être souligné ; son gros défaut reste son prix.

Pour remplacer la selle, j’opterai pour une WTB Lazer. J’avais acheté ce modèle d’occasion il y a bientôt 5 ans. Il s’est peu dégradé et s’est toujours montré parfaitement confortable. Son prix est dissuasif et sa distribution plutôt confidentielle. On dit aussi du biendu confort de la FIZIK Gobi, mais elle se détériore très vite.

Concernant les commandes, seules les Trigger Sram sont compatibles avec le dérailleur Sram. Je ne désespère pas de les échanger contre des X 9 avec voyant d’indexation, si ce modèle comporte bien un repèrage d'indexation comme cela m'a été assuré.

Canyon Torque Limited sur le Terrain


Je roule en permanence avec la selle basse grâce à la technique de pédalage qui consiste à bien descendre les talons lorsque les pédales sont en bas
(voir précisions sur le site de mon club de VTT - tout en bas de l'article sur les crampes musculaires du sportif -)

Je rappelle que la taille est 16,5 pouces, soit la plus petite, ce qui favorise la maniabilité aux dépends de la stabilité.

D’emblée, le vélo paraît plus léger que son aspect un peu massif le laissait supposer.

Les vitesses passent sans à-coup. Dommage qu'on ne puisse jamais savoir sur quel rapport on est (je sais, je me répète !)

Les freins sont un régal de précision, douceur et efficacité; ils comportent de nombreuses possibilités de réglage ; la forme des leviers est bien étudiée. Les rotors ne se voilent pas anormalement.
La rigidité, notamment au triangle arrière est sans faille.
Le cadre, très slooping, permet de se positionner facilement pour équilibrer le vélo en toutes circonstances.
La maniabilité est étonnante, même à très basse vitesse. Le vélo peut être immobilisé sur place avec facilité. Il se place avec précision sans qu’il soit nécessaire de le brusquer. Contrairement à toute logique, il est beaucoup plus maniable que mon petit vélo (Rocky Mountain ETSX).
Question stabilité, notamment sur les sauts, on l’équilibre parfaitement debout sur les pédales. Point n’est besoin de tirer fortement sur le cintre, le vélo ne pique pas du nez et n'a pas tendance à partir sur le côté lorsqu'il est en l’air.
En descente, il colle au terrain ; les virages se négocient avec aisance, bien que la direction me paraisse un poil inconsistante. Sans doute qu’un peu plus d’angulation sur la direction arrangerait cela.
Dans les singles à virages serrés, il se faufile à merveille, mais, mieux vaut éviter le freinage de l’avant qui enfourne un peu et déséquilibre la trajectoire (cela, évidemment, tient plus à la fourche qu'au vélo et peut être modifié selon les réglages). Dans ce type de parcours (et dans ce seul cas de figure), le vélo est meilleur avec un débattement de fourche réduit au minimum.
Il accepte les côtes sans rechigner. Belle polyvalence !

Alors, sans faute ?

Oui et non :

il y a ce boîtier très bas !
D’un côté, il améliore la stabilité, et sécurise.
D’un autre, il provoque des butées de pédale intempestives dans le moindre obstacle. Au début, je rageais, tapant ma pédale dans les compressions, les dévers, les virages ; je l’ai même accrochée à une motte de terre juste avant la réception d’un petit saut : réception par le travers et super-gamelle ! Qu’on me dise comment passer un virage serré dans un single en côte (puisqu’il faut pédaler et que la pédale tape dans le flanc de la colline lorsqu’on amorce le virage) ? Sur ce coup, je ne sais toujours pas : apparemment, mission impossible ; mais pour les autres situations citées auparavant, je me suis habitué et ne percute plus que très rarement le relief alentour. Conclusion ?

Conclusion :

Après plus de trois mois d’utilisation, ma satisfaction va croissant. Bien sûr, je regrette qu’il ait fallu modifier une importante partie de l’équipement, mais cela ne concerne pas les accessoires les plus onéreux bien que l'opération augmente notablement le prix du vélo. Il est probable que mon point de vue évoluera avec le temps et je complèterai mes commentaires ici régulièrement.

Merci à tous ceux qui manifesteront leur intérêt et donneront leur avis, éventuellement des conseils - notamment sur les accessoires - nous faisant ainsi profiter de leur expérience. Qui sait? ces avis pourraient peut-être un jour intéresser les fabriquants et nous serions les premiers à en profiter.